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24 Heures du Mans: le prototype électrique Suisse


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24 Heures du Mans: le prototype électrique vaudois roule

 

http://img197.imageshack.us/img197/9686/greenb.jpg

 

La scène se déroule sur le circuit Paul Ricard HTTT, la piste d'essai ultramoderne du sud de la France. Instant crucial: une nouvelle voiture de course va effectuer ses premiers tours de roue. Au volant de la barquette vert et argent, un spécialiste des courses d'endurance: Christian Pescatori, notamment deux fois deuxième des 24 Heures du Mans au volant d'une Audi.

 

Contact. Et surprise: au lieu de l'habituel brouhaha du moteur survitaminé qui s'ébroue avant de rugir, c'est dans un chuintement que la barquette glisse hors du box. Un peu comme le bruit d'un monte-charge. Puis le prototype s'élance dans un feulement sonore. Et cette fois, on dirait un vaisseau spatial de Star Wars!

 

De fait, sous une carrosserie très classique se cache un équipement digne d'un engin de sciences-fiction: la Green GT est la première voiture de course 100% électrique - et 100% propre - conçue pour les 24 Heures du Mans. Un projet vaudois, né entre EPFL et un atelier à Aclens.

 

La Green GT a fait son apparition publique fin avril à Energissima, le Salon suissedes énergies renouvelables et des technologies nouvelles, à Fribourg (24heures du 23 avril). Projet principal de la start-up Green Racing GT SA, ce prototype a trois pères: Jean-François Weber, ingénieur à l'EPFL et ancien directeur général du préparateur de moteurs de courses de Gland Heini mader Components; Christophe Schwartz, ingénieur en microtechnique à l'EPFL, spécialiste en cellules photovoltaïques et piles à combustibles H2; et Trevor van Popering, ex-ingénieur chez Honda F1.

 

Elle roule beaucoup... au banc d'essai

Moins de deux mois plus tard, la Green GT a effectué ses premiers tours de roue sur le circuit Paul Ricard. Une vingtaine de tours avec une puissance limitée à un tiers de son potentiel. Sans rencontrer le moindre problème. Deuxième galop d'essai fin août, cette fois avec deux tiers de la puissance, soit environ 140 kilowatts (environ 280 CV).

 

Deux galops d'essai destinés à valider les solutions choisies et vérifier le comportement de la voiture. Mais la Green GT avale fictivement des centaines de kilomètres sur le banc d'essai de l'atelier d'Aclens, pour tester l'endurance de la machine.

 

Un accent particulier est porté sur la sécurité: si la traditionnelle hantise du feu est écartée, il ne faudrait pas que le bolide électrocute son pilote ou ceux qui lui portent secours en cas d'accident!

 

Une brute qui a encore le souffle trop court

Dans sa configuration actuelle (deux moteurs triphasés synchrones de 2X100 KW linéaires) la Green GT égale les performances d'une Ferrari 430 de course: 270 km/h de pointe, 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes. Et un couple monstrueux, l'avantage du moteur électrique. Ce qui impose la conception d'une transmission spécifique.

 

Pour l'heure, le talon d'Achille de la Green GT, c'est son autonomie: les 200 kilos de batteries lithium-ion correspondent à 30 kilos d'essence, à peine une demi-heure. Mais Leclanché travaille pour doubler cette autonomie dans les deux ans. Et une heure, c'est la durée moyenne d'un relais aux 24 Heures du Mans.

 

Quant au ravitaillement, le pack de batteries peut être rechargé en six heures avec 100 m2 de panneaux solaires. A terme, la Green GT pourrait être dotée d'une pile à combustible et d'un réservoir d'hydrogène.

 

Cap sur Le Mans dès 2011

L'avenir immédiat, ce sont des heures de test sur le banc. Des contacts avec un promoteur de courses automobiles seraient très avancés pour lancer un championnat europen monotype: une vingtaine de Green GT pourraient être louées à des écuries et disputer la course d'ouverture lors des week-ends d'un championnat prestigieux.

 

Ensuite, cap sur Le Mans. Dont l'organisateur, l'Automobile Club de l'Ouest, suit attentivement le projet. D'autres projets de bolides à énergies renouvelables (essentiellement bio-carburants et hybrides) étant en cours, l'ACO pourrait soit créer une catégorie spécifique, soit ouvrir une catégorie existante à ces projets dès 2011.

 

En attendant, la Green GT fait déjà la une de magazines spécialisés. Comme la revue de l'EPFL Reflex et Le Mans Racing, numéro 1 des magazines consacrés aux courses d'endurance...

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